La vie & La mort
(extraits)
Le fer saigne
Les effilures
De vos lames
Me foutent la chair de poule
Vos ébarbures
Grincent à mes dents
Je ne peux regarder
Le crochet
J'ai peur du crochet.
Vous savez ce qu'ils font avec
Des crochets
Avec des lames
Avec des pioches
Vous le savez ?
Alger, Oslo, Homs
Elles aiment les chairs fermes,
Et qui rebondissent,
Les muscles serrés
Sous la peau élastique
Et douce
Presque enfantine
Les os nacrés
Les duvets impalpables
Les bouches gonflées
Les viscères intacts dans leur fine enveloppe.
Le sang clair et joyeux à en boire.
La transparente clarté des yeux neufs
Elles les aiment,
Les balles.
La dernière femme
Ils arrivent.
Je me recroqueville
Dans le noir
Dans l’étoffe noire
Me cacher
Ne pas exister
Disparaître
Retourner dans le ventre de ma mère
Elle dans le ventre de la sienne
Et ainsi jusqu’à la dernière
Femme
Qui était la première
Qu’elle se jette enceinte de nous toutes
Dans le brasier
Qu’ils restent seuls
A haïr sans but
Avec leurs voix rauques
Leurs poils qui dépassent des cols
Leurs yeux de violence
Et qu’ils crèvent